Omniprésent et grave, le président français Emmanuel Macron est de retour en première ligne face aux bouleversements internationaux, mais certains opposants politiques l’accusent de surjouer la dramatisation, ou d’en profiter pour s’immiscer à nouveau dans les débats de politique intérieure.
Sommets, échanges avec la presse ou les internautes, allocution solennelle: le chef de l’État se démultiplie pour alerter sur l’avènement d’une «nouvelle ère», la «menace russe» et la possibilité que les États-Unis de Donald Trump ne restent pas aux côtés de l’Europe.
Jeudi à Bruxelles, il a salué «un réveil stratégique profond» de l’Union européenne, qui a décidé d’un effort de défense massif pour moins dépendre de Washington.
Mardi, il s’est exprimé devant les chefs d’état-major des pays disposés à participer à protéger l’Ukraine dans le cadre d’un futur accord de paix avec la Russie.
Dans l’opinion, le résultat est tangible: M. Macron parvient enfin à réémerger des tréfonds de l’impopularité, dans lesquels il était scotché depuis sa dissolution en juin dernier de l’Assemblée nationale (l’une des deux chambres du Parlement).
Toujours basse, sa cote de confiance est nettement remontée dans plusieurs baromètres, jusqu’à sept points gagnés en un mois.
Surtout, les Français «sont plus que favorables» aux positions défendues par leur président, qu’il s’agisse d’augmenter le budget des armées ou d’envisager l’extension du parapluie nucléaire français à d’autres pays européens, note Gaël Sliman, de l’institut Odoxa.
Privé de moyens d’action sur la scène intérieure faute de majorité…